Expressions de langage invalidantes et blocage à la réalisation de soi : l’avis de votre psychologue
Depuis 18 ans, je pratique la psychothérapie à mon cabinet à Paris 19e, je dispense des formations et anime des supervisions d’équipes auprès d’organisations et institutions. Le sujet dont je veux vous parler aujourd’hui concerne le recours systématique à certaines expressions de langage.
Je ne parle pas ici de tics de langage tels que « effectivement » ou « du coup » qui pulluleraient selon des études linguistiques récentes.
Je veux m’intéresser aujourd’hui aux expressions à consonnance négatives-dubitatives du type « qu’est-ce que tu veux que je te dise… » ou « j’ai envie de te dire… ».
Dans le cas où elles sont répétées de manière automatique en tout début de discours, ces phrases ne sont alors presque plus conscientes mais pourtant systématiques et en disent beaucoup sur nous.
Quel impact ont ces expressions répétitives sur qui vous êtes ?
Ces expressions répétitives montrent une hésitation, ce qui n’est pas préjudiciable en soit ; mais leur répétition excessive installe et renforce le manque de confiance en soi. En effet, vous ne les utilisez plus à bon escient mais leur présence permanente distille en vous, et de manière pérenne, un frein à l’affirmation personnelle, un sentiment d’insécurité relationnelle.
Pour imager mon propos, ce serait comme d’utiliser une béquille longtemps après la guérison d’une blessure. Cela va finir par provoquer un réajustement moteur par la présence de cette « 3e jambe » qui va diviser en conséquence la force des autres appuis.
L’utilisation systématique de cette béquille est d’autant plus préjudiciable qu’elle passe ainsi de réparatrice et temporaire, à destructrice mais indispensable au maintien de la structure dans son nouvel « équilibre » insatisfaisant et précaire.
Et vous, avez-vous des expressions de langage invalidantes ?
Plusieurs messages sous-jacents peuvent être identifiés. En ce qui concerne l’expression « qu’est-ce que tu veux que je te dise », la fiabilité de votre propre jugement est mise en cause, cette expression indique le besoin d’une approbation externe.
Pour l’expression « j’ai envie de te dire… », l’interlocuteur met une précaution à ce qu’il va dire, il ne s’autorise pas à exprimer son ressenti de prime abord… voire à ressentir tout court ?
Mécanisme de défense efficace car si on ne ressent moins/pas, on n’a pas mal ; mais drastique car on se prive par la même occasion du positif en voulant atténuer les sensations.
Une approche cognitivo- comportementale afin de diminuer l’impact nuisibles de ces expressions de langage
1. Repérer vos expressions invalidantes personnelles -> seul ou en interrogeant vos proches.
2. Identifier le message sous-jacent -> pour pouvoir y répondre ensuite.
3. Travailler à la restauration de problème initial -> pour ne plus nuire à votre réalisation, ce vers quoi vous voulez tendre.
N’hésitez pas à me consulter via le Formulaire de contact ou à prendre rendez-vous à mon cabinet Mme CAPERET – Psychologue à Paris 19e sur mon agenda en ligne Doctolib.fr NB : Possibilités de consultations à distance tous les mardis.